Haïku – 俳句

Certaines images
ne veulent pas qu’on les comprenne.

Elles veulent juste qu’on s’arrête.

Le Haïku,
c’est ce moment.

Ni parole. Ni silence.

Juste… ce qui touche.

Qu’est-ce qu’un haïku ?

(俳句 – haïku – souffle bref du monde)

Un haïku est un poème très court d’origine japonaise, souvent composé de trois lignes.

C’est une pause dans le temps, un regard sur l’instant.
Il ne raconte pas une histoire.
Il capture une sensation — un souffle, une lumière, un silence, une émotion fragile.

Traditionnellement, un haïku évoque :

  • une saison (fleur, neige, vent…),

  • un moment précis (la pluie sur le toit, le chant d’un oiseau…),

  • et une émotion intérieure, dite sans l’expliquer.

Sa force vient de ce qu’il suggère sans nommer.
Il est vide de bavardage, mais plein de présence.

Le haïku, pour moi

sous le bol de nuit

un mot n’a pas voulu naître

il est resté souffle

Un haïku, ce n’est pas un poème comme les autres.
Il ne rime pas. Il n’explique rien. Il suggère.

Trois lignes. Quelques mots.
Et parfois, pas même une phrase.
C’est un souffle bref, un battement d’émotion.
Il naît d’un moment suspendu :
un regard, une lumière, une fragilité.

Je ne me contente pas d’exposer des images.
J’essaie parfois de leur prêter une voix discrète —
une voix qui ne parle pas trop fort.

Le haïku vient alors en résonance avec l’image.
Il n’en est ni le commentaire, ni la légende.
Il est ce petit lien invisible
qui relie ce qu’on voit
à ce qu’on ressent.

Il change notre regard.
Sans lui, on pourrait “zapper” l’image.
Avec lui, on s’arrête.
Il agit comme une pause. Il dit :
« Regarde encore. Mais regarde autrement. »

Il n’impose rien, il propose.
Une émotion possible. Une résonance.
Entre le langage muet de l’image,
et la fragilité du texte,
quelque chose se crée.
Un espace.
Un silence partagé.